Marie Nyombo Zaïna, Coordinatrice nationale du Réseau National des ONG pour le Développement de la Femme en République Démocratique du Congo, a pris la parole le jeudi 12 juin 2025, lors d’un café genre organisé par l’ONU-Femmes, en collaboration avec la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), le Ministère du Genre, Famille et Enfant, ainsi que le Parlement congolais.
Cet événement avait pour objectif de promouvoir le leadership féminin et d’encourager la participation des femmes dans les prises de décisions politiques et électorales.
Un Constat alarmant
Marie Nyombo Zaïna a souligné l’importance cruciale de cette initiative, tout en mettant en lumière les nombreux obstacles qui entravent la participation politique des femmes. Selon elle, les barrières sont multiples et au quotidien, on évoque des obstacles sociologiques et anthropologiques liés aux us et coutumes, a-t-elle fait savoir. Cependant, a renchérit Marie Nyombo, les véritables défis résident souvent au sein des institutions où des lois existent mais ne sont pas appliquées.
L’Inadéquation entre lois et pratique
La Coordinatrice Marie Nyombo s’est interrogée sur l’application de la constitution qui mentionne un quota de 50% de parité homme-femme : « Pourquoi ne pas aller vers la mise en application ? », s’est-elle demandée. Elle a en outre soulevé la question de la pertinence des lois existantes qui promeuvent le leadership féminin.
Et d’ajouter : Pourquoi ces lois ne sont-elles pas mises en œuvre ? Est-il nécessaire de revisiter ces textes pour intégrer des aspects sensibles au genre afin d’éviter toute forme de discrimination ?
Un Développement Inclusif
Marie Nyombo a rappelé que le développement n’est pas l’affaire d’un seul genre, mais il doit par contre impliquer tant les hommes que les femmes.
« Si nous évaluons les indicateurs liés au développement dans notre pays, tous sont inquiétants, surtout concernant la participation des femmes dans divers secteurs tels que la santé, l’économie, l’agriculture, l’éducation et l’environnement. »
Elle a ainsi insisté sur le fait que « si les femmes ne bénéficient pas de la chance égale que les hommes, nous resterons toujours en retard dans ce pays. », un constat soulignant l’urgence d’agir pour garantir une égalité réelle entre les sexes dans tous les domaines.
Un Appel à l’action
Le combat d’aujourd’hui ne doit pas se résumer à une lutte opposant hommes et femmes. Il s’agit plutôt d’unir nos forces pour bâtir un avenir où chaque voix compte. Marie Nyombo a à cet effet fait recours à une mobilisation collective pour surmonter les obstacles institutionnels et socioculturels afin de faire avancer la participation politique des femmes en RDC.
Il est impératif que toutes les parties prenantes s’engagent à mettre en œuvre les réformes nécessaires pour garantir une représentation équitable des femmes dans la politique congolaise.
C’est ensemble que nous pouvons espérer un véritable changement et un développement inclusif pour notre pays », a conclu Marie Nyombo Zaina.
Thérèse Bukasa
