Les femmes représentent près de la moitié de la main d’œuvre dans le secteur de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle Et malgré tout, elles sont exposées a des discrimination et à plusieurs violences y relatives. Pourtant actrices essentielles, elles s’averent être invisibles de cette industrie cruciale. C’est ce qui ressort du forum thématique parallèle « Femmes – Mines et Leadership », qui s’est tenu à Lubumbashi le 13 juin dernier, en marge de la prestigieuse DRC Mining Week.
Sous le thème percutant « Renforcer le leadership des femmes pour lutter contre les conflits miniers qui les affectent en RDC », cet événement a réuni des personnalités influentes, des experts en égalité des genres, et des femmes et des hommes qui travaillent au cœur de l’industrie minière. Parmi les voix marquantes, celle de Mme Nadège Beauvil, Spécialiste de la Coordination Normative et Humanitaire à ONU Femmes en RDC.
« À travers ce forum, ONU Femmes souhaite rappeler que les femmes ne doivent pas être les victimes silencieuses des conflits liés aux ressources naturelles, mais plutôt des actrices de la paix, de la gouvernance et de la transformation économique », a-t-elle affirmé lors de son échange avec notre magazine.
Mme Beauvil a insisté sur le fait que ce forum s’inscrit pleinement dans la stratégie d’ONU Femmes en RDC dont l’objectif est de renforcer le leadership féminin dans les secteurs économiques clés, prévenir les violences basées sur le genre et favoriser une gouvernance inclusive des ressources naturelles.
Malgré leur présence significative, notamment dans les mines artisanales, les femmes sont encore bien trop souvent exclues des postes de décision. « Il est donc essentiel que les décideurs s’engagent afin de transformer ce secteur stratégique en un levier d’égalité, de paix et de développement durable », a martelé Mme Beauvil.
Les chiffres sont éloquents et appellent à l’action. Une étude menée en 2024 par ONU Femmes en RDC révèle une réalité alarmante : les femmes sont non seulement sous-représentées dans les instances décisionnelles, mais leur exposition aux violences économiques et sexuelles a considérablement augmenté. Le rapport documente que plus de 60 % des femmes interrogées dans les zones minières artisanales ont subi une forme de violence liée à leur activité, et moins de 10 % participent aux organes de gouvernance minière locale. Ces statistiques ne sont pas de simples chiffres, elles représentent des vies, des souffrances, et un appel urgent à la justice.
Ce forum a été une occasion précieuse de réunir des acteurs clés pour échanger sur l’avenir de l’exploitation minière, partager des expériences et, surtout, promouvoir l’égalité des genres au sein de cette industrie vitale. Il est temps que les voix des femmes résonnent fort et clair, pour qu’elles puissent enfin briser le silence et façonner un avenir plus juste et équitable dans le secteur minier congolais.
Amani
